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exquis. Les melons d’eau surtout ont une grande célébrité ; on en transporte à Astrakhan, d’où ils sont expédiés jusqu’à Moscou et Saint-Pétersbourg.

Le Kharasm est divisé aujourd’hui en trois états indépendans : celui de Khiva, celui des Troukmènes, et celui de Konrat ou des Araliens.

L’état de Khiva comprend la partie du Kharasm la moins stérile : c’est en général une plaine sablonneuse, arrosée par l’Amou ; sur six cents lieues carrées, il compte à peu près trois cent mille habitans, tous mahométans. La plupart sont des Ousbeks et des Boukhariens, qui se divisent en Sartes et Tadjiks ; il s’y trouve aussi des Araliens, des Karakalpaks et des Troukmènes. À la tête du gouvernement est un khan, dont l’autorité est singulièrement restreinte par celle du divan ou conseil d’état, et de l’inak, son président. Le chef des docteurs de la loi ou mollah-bachi jouit aussi d’une grande influence. Les khans sont fréquemment déposés, et le pays, livré à l’anarchie, n’oppose qu’une faible résistance aux voisins qui viennent l’attaquer.

Selon les écrivains orientaux, les habitans de Khiva, nommés aussi Ourghenetch ou Khivintz, d’après leur ancienne capitale et leur capitale actuelle, sont assez civilisés, et montrent plus d’esprit naturel que les autres peuples de la Tartarie ; ils cultivent les lettres et la poésie. Aboul-Ghazi-Khan, auquel nous