Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/102

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par deux autres rivières nommées Iomattagava et Franogava, qui se jettent dans celle d’Osaka , précisément devant la ville au nord du château, et qu’on traverse sur de beaux ponts. Toutes ces eaux réunies ayant arrosé le tiers de la ville, un large canal en conduit une partie dans les quartiers du sud, qui sont les plus grands, et la demeure des habitans les plus riches. On en a tiré divers petits canaux, qui passent dans les principales rues, et d’autres qui ramènent les eaux dans le grand. Ils sont assez profonds pour recevoir de petites barques, qui apportent les marchandises et les denrées devant la porte des habitans. Kœmpfer admira la régularité de cette multitude de canaux, sur lesquels on a bâti quantité de ponts, dont plusieurs sont d’une rare beauté. Il dut se croire un moment revenu dans Amsterdam.

La ville d’Osaka doit être extrêmement peuplée, s’il est vrai, comme les Japonais l’assurent, qu’on peut lever de ses seuls habitans une armée de quatre-vingt mille hommes. Sa situation, qui est également avantageuse pour le commerce par terre et par eau, en fait la ville du Japon la plus considérable et la plus marchande. Elle est remplie de riches négocians, d’artisans et d’ouvriers. Les vivres y sont à bon marché, comme tout ce qui sert au luxe, en à flatter les sens ; aussi les Japonais la nomment-ils le théâtre du plaisir. Ils s’y rendent de toutes les provinces de l’empire,