Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/114

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par de superbes perrons ; mais ils n’ont qu’un étage divisé en plusieurs riches appartemens, sans tours, et sans ces autres marques de puissance qu’on voit aux châteaux des princes et des grands dans leurs états héréditaires.

Iedo est une pépinière d’artistes, de marchands et d’artisans ; ce qui n’empêche pas que tout ne s’y vende plus cher que dans les autres lieux de l’empire, à cause du concours infini du peuple, des moines oisifs et des courtisans, et de la difficulté du transport pour les provisions.

Le château, on le palais de l’empereur, est situé presqu’au milieu de la ville ; sa figure est irrégulière : on lui donne cinq lieues de tour : il est composé de deux enceintes qu’on peut nommer deux châteaux extérieurs ; le troisième, qui fait le centre, et qui est proprement la demeure du monarque, est flanqué de deux autres châteaux bien fortifiés, mais plus petits, avec de grands jardins derrière l’appartement impérial. Chacun de ces châteaux est entouré de fossés et de murs : le premier occupe un grand terrain qui environne le second et une partie du palais impérial ; il contient tant de rues, de fossés et de canaux, qu’il fut difficile à Kœmpfer d’en concevoir le plan, quoiqu’il le donne avec celui de la ville. C’est dans ce château extérieur que demeurent les princes de l’empire avec leurs familles. Le second château occupe moins d’espace, et fait face au troisième ; mais il est séparé des deux