Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

impérial dans un bâtiment dont les toits sont de cuivre, et les portes de fer, pour le garantir du feu. La crainte du tonnerre a fait imaginer un appartement souterrain, qui a pour plafond un grand réservoir plein d’eau ; l’empereur s’y retire lorsqu’il entend gronder la foudre, parce que les Japonais sont persuadés que cette barrière est impénétrable au feu du ciel : mais Kœmpfer avertit que, ne l’ayant pas vue, il n’en parle que sur le témoignage d’autrui.

Enfin, le jour de l’audience fut marqué au 29 mars, qui est le dernier du second mois des Japonais. Quoique ce fût un des jours ordinaires où l’empereur était accoutumé de la donner, Kœmpfer avoue qu’on n’aurait pas pensé si tôt à dépêcher les Hollandais, si le favori de l’empereur, qui devait donner une fête à ce monarque, et qui avait besoin de temps pour ses préparatifs, n’eût été bien aise de se délivrer d’eux. Ce seigneur, qui se nommait Makino-Bingo, avait été gouverneur de l’empereur, et s’était maintenu dans le plus haut degré de faveur. Il fit avertir l’ambassadeur hollandais de se tenir prêt pour le 29 ; la notification ne marquait pas un haut degré de considération pour l’ambassadeur, puisqu’il lui envoya dire simplement de se rendre de bonne heure à la cour, et de se tenir dans la salle des gardes jusqu’à ce qu’il fût appelé. Le récit de cette audience peut servir à faire juger comment les Hollandais sont traités au Japon depuis qu’ils en ont fait exclure les autres nations.