Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/122

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réponse à tout, en disant : Nous voulons gagner de l’argent, et nous ne sommes pas fiers.

Autrefois l’ambassadeur hollandais en était quitte pour rendre l’hommage ; et quelques jours après, on lui lisait certains règlemens qu’il promettait d’observer, après quoi il était renvoyé à Nangasaki. Mais depuis plus de vingt ans, l’ambassadeur et les Hollandais qui raccompagnent à Iedo sont conduits plus loin dans le palais, pour donner à l’impératrice, aux princesses et aux dames de la cour l’amusement de les voir. Dans cette seconde audience, l’empereur et les dames se tiennent derrière des paravens et des jalousies ; mais les conseillers d’état et les autres officiers de la cour sont assis à découvert. Kœmpfer peint cette scène bizarre avec beaucoup de naïveté.

« Après la cérémonie de l’hommage, l’empereur se retira dans son appartement, et nous fûmes appelés avec l’ambassadeur. On nous fit traverser plusieurs appartemens pour nous rendre dans une galerie ornée de beaucoup de dorure, où nous attendîmes un quart d’heure ; ensuite, traversant plusieurs autres galeries, nous arrivâmes dans une grande chambre où l’on nous pria de nous asseoir. Plusieurs hommes rasés, qui étaient les médecins de l’empereur, des officiers de sa maison et des ecclésiastiques, vinrent nous demander nos noms et notre âge ; mais on tira bientôt des paravens devant nous pour nous délivrer de leurs importunités. Nous passâmes une demi-heure