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douze femmes de ce prince, qui portent des robes sans doublure, et d’une ampleur si prodigieuse, qu’elles n’ont pas, dit-on, peu d’embarras à marcher lorsqu’elles sont en habits de cérémonie. Mais pourquoi seraient-elles plus embarrassées que ne l’étaient nos femmes de cour avec leurs grands paniers ?

L’étude et les sciences sont le principal amusement de cette cour ; non-seulement les courtisans, mais plusieurs de leurs femmes se sont fait un grand nom par divers ouvrages d’esprit. Les almanachs se composaient autrefois à la cour du daïri ; aujourd’hui c’est un simple habitant de Méaco qui les dresse ; mais ils doivent être approuvés par un kungi, qui les fait imprimer. La musique est en honneur aussi dans cette cour ; et les femmes surtout y touchent avec beaucoup de délicatesse plusieurs sortes d’instrumens. Les jeunes gens s’y appliquent à tous les exercices qui conviennent à leur âge. Kœmpfer ne put être informé si l’on y représente des spectacles ; mais la passion générale des Japonais pour le théâtre le porte à croire que ces graves ecclésiastiques ne se privent pas de cet amusement.

Tous les cinq ou six ans, le cubosama rend une visite solennelle au daïri. On emploie une année entière aux préparatifs de ce voyage. Une partie des seigneurs qui doivent se trouver au cortége partent quelques jours avant l’empereur, une autre partie quelques jours après : mais le conseil ne quitte point ce mo-