ou lieutenans généraux, qui se nomment tonossamas. Ils commandent tour a tour ; et tandis que l’un exerce ses fonctions, l’autre réside près de la cour, à Iedo, jusqu’à ce qu’il ait reçu l’ordre d’aller relever son collègue. Depuis l’année 1688, Nangasaki en a trois, parce que la sûreté d’une place de cette importance demande beaucoup de vigilance et de précaution, à cause du commerce des étrangers. Les appointemens des gouverneurs ne passent jamais dix mille taëls, somme peu considérable pour la grandeur de leur train et de leur dépense : mais les profits casuels sont immenses ; et l’on s’enrichirait dans ces emplois, si les présens qu’on est oblige de faire à l’empereur et aux grands de la cour n’emportaient une bonne partie du gain. La maison des gouverneurs est composée en premier lieu de deux ou trois intendans, qui sont ordinairement gens de condition ; secondement, de dix iorikis, officiers civils et militaires, tous d’une naissance distinguée, dont l’emploi est de donner leur avis dans les occasions importantes, et d’exécuter les ordres qu’ils reçoivent. Ils sont employés aussi pour les députations qui s’envoient aux seigneurs des provinces, et leur suite est alors très-nombreuse. Au-dessous de ceux-ci, les gouverneurs ont trente autres officiers inférieurs, nommés doosju. Tous ces officiers sont nommés par l’empereur, qui leur paie leurs appointemens, et quelquefois leur donne des ordres particuliers, qu’ils exécutent
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