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sentence doit être approuvée, et l’ordre expédié par le président de la justice impériale. C’est le conseil des dix qui nomme les officiers inférieurs qui résident dans les provinces. Les supérieurs provinciaux portent le titre de kengios ; et chaque kengio a ses kotos, ou ses conseillers, qui gouvernent eux-mêmes des districts particuliers, et qui sont distingués du commun des aveugles par la largeur de leurs culottes. Kœmpfer vit à Nangasaki un kengio et deux kotos dont l’autorité s’étendait sur tous les aveugles de la ville et du pays d’alentour.

Les idoles étrangères sont venues disputer aux camis les adorations des Japonais. Boudso ou Boudsod est le nom qu’on donne à cette idôlatrie.

L’extrême ressemblance entre la nouvelle religion japonaise et celle des bramines fit conclure avec raison à Kœmpfer que le Xaca des Chinois et des Japonais est le même que Boudda ; c’est ce que nous avons déjà vu. Ce célèbre voyageur observe à ce sujet que cette religion s’est répandue comme le figuier d’Inde, qui se multiplie de lui-même en formant de nouvelles racines de l’extrémité de ses branches.

L’attrait le plus séduisant de la religion de Xaca pour un peuple du caractère des Japonais, est l’immortalité qu’elle promet à la vertu dans une plus heureuse vie. De là ces scènes tragiques de tant de personnes de tout âge et de tout sexe qui courent à la mort de sang-froid, et même avec joie, dans l’opinion que le sacri-