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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/220

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retirer, et leur abandonnent la conduite de leurs biens ; ils ne s’en réservent que ce qui est nécessaire à leur subsistance et à l’entretien de leurs autres enfans : le partage des cadets est modique ; les filles ne portent à leurs maris que ce qu’elles ont sur elles.

Dans les conditions communes, on observe des degrés et des proportions comme dans la noblesse. Les marchands composent le premier ordre, les artisans le second, et les laboureurs le troisième.

Les funérailles du Japon sont plus uniformes qu’on se doit de l’imaginer de cette multitude de sectes et de la variété de leurs opinions. Les ministres des temples vont prendre le corps, et le portent en chantant dans leur cloître, où ils l’enterrent sans autre rétribution que ce qui leur est offert à titre d’aumône ; mais avant la mort du malade, ils ont employé tous leurs soins à se procurer une partie de son bien.

Le deuil dure deux ans, pendant lesquels on doit se priver de toute sorte de plaisir. Les Japonais, qui ne regardent pas la mort comme un mal, commencent par se réjouir du bonheur de la personne qui vient de mourir, et ensuite ils pleurent sa perte.