Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/229

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se vend presque aussi cher que le cuivre. La plupart des outils de fer sont à plus haut prix au Japon que ceux qui ne sont que de cuivre, ou même de laiton. Ces deux métaux ne servent que pour les ustensiles, les crochets, les crampons, et d’autres pièces qui entrent dans la construction des navires et des édifices. Pour la cuisine, les pots sont d’une composition de fer, et fort peu épais. Les plus vieux sont les plus estimés, parce qu’il y entre un alliage dont on a perdu le secret. La houille ne manque point au Japon : elle abonde dans la province de Tsikusen, dans les environs de Kuganissu, et dans les provinces septentrionales.

Le sel commun se fait avec l’eau de la mer. On creuse un grand espace de terre qu’on remplit de sable fin, sur lequel on jette de l’eau de mer qu’on laisse sécher. On recommence la même opération jusqu’à ce que le sable paraisse assez imbibé de sel : alors on le ramasse ; on le met dans une cuve, dont le fond est percé en trois endroits ; on y jette encore de l’eau de mer qu’on laisse filtrer au travers du sable ; on reçoit cette eau dans de grands vases, pour la faire bouillir jusqu’à certaine consistance ; et le sel qui en sort est chauffé dans de petits pots de terre jusqu’à ce qu’il devienne blanc. Le Japon n’a pas d’antimoine ni de sel ammoniac ; on n’y connaît pas même leurs qualités ni leurs usages. Le vif-argent et le borax y viennent de la Chine. Kœmpfer y trouva