Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pieds montans de la table ; un autre en travers de la table même, et un troisième au milieu de l’autre pied en descendant, par lequel elles rentraient dans le plancher. On ne peut supposer que leurs excrémens aient assez d’âcreté pour un effet si prompt ; mais il y a beaucoup d’apparence que c’est la matière dont ces petits animaux composent leurs voûtes.

Les lézards du pays ne diffèrent pas des nôtres. On y voit peu de serpens. Le fitakuts ou fibakari, qui est un des plus remarquables, a la tête plate et les dents aiguës. Sa couleur est verte ; il a pris son nom de la longueur du jour ou de l’espace de temps que le soleil demeure sur l’horizon, parce que ceux qui en sont mordus meurent avant le coucher de cet astre. Les soldats en mangent la chair, dans l’opinion qu’elle a la vertu d’échauffer leur courage.

Dans les jours consacrés à la mémoire d’une personne morte, il n’est pas permis à ses parens ni à ses amis de tuer un oiseau ni le moindre animal. Pendant l’année du deuil de l’empereur, il est défendu dans tout l’empire de tuer ou de porter au marché aucune créature vivante.

Les oiseaux sauvages sont devenus si familiers dans les îles du Japon, qu’on en pourrait mettre plusieurs espèces au rang des animaux domestiques. Le principal est le tsuri ou la grue, qu’une loi particulière réserve pour le divertissement ou l’usage de l’empereur. Cet oiseau et la tortue passent pour des animaux