Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/307

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autant de fermeté ; mais il consentit à montrer ses lettres, et l’officier n’eut pas plus tôt fait son rapport, que le capitaine d’un galion, qui attendait cet éclaircissement, s’approcha de la caravelle au bruit des timbales et des trompettes, et vint lui offrir à bord toutes sortes de secours et de rafraîchissemens.

Le bruit de son arrivée s’étant répandu dans Lisbonne, tous les habitans s’empressèrent de venir admirer des hommes qui avaient découvert un nouveau monde, et la rivière fut bientôt couverte de barques. L’amiral reçut le lendemain une lettre du roi de Portugal qui l’invitait à se rendre à sa cour, avec parole de lui faire un accueil distingué, et qui lui conseillait de prendre d’abord quelques jours de repos à Sacaben. L’ordre était déjà donné de fournir gratuitement à tous ses besoins. Il ne fit pas difficulté de se fier aux promesses d’un monarque ami de ses maîtres ; il fallait donc que les dispositions de ce prince fussent changées, ou que les ordres de l’arrêter n’eussent été donnés qu’au cas où il aurait approché des nouvelles possessions du Portugal. Quoi qu’il en soit, il se rendit à Valparaiso. Tous les seigneurs de la cour vinrent au-devant de lui, et l’accompagnèrent jusqu’au palais. Le roi le reçut avec beaucoup d’honneur, le fit asseoir et couvrir devant lui, et prit long-temps plaisir à lui entendre raconter toutes les circonstances de son voyage. Cependant, après l’avoir félicité de sa gloire, il ajouta que, suivant les