Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/344

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en différens lieux pour contenir les caciques, reçurent des commandans de sa main, surtout celle de la Conception, dans la plaine de la Véga, qui devint ensuite une ville considérable. L’avis qu’il reçut dans les mêmes circonstances, qu’on avait découvert au sud de l’île des mines d’or fort abondantes, lui fit suspendre son départ pour éclaircir cette importante nouvelle. Il y envoya Garay et Diaz, avec une escorte et des guides qui leur firent traverser la Véga-Réal, d’où, passant entre des montagnes, ils entrèrent dans une autre plaine, qui les conduisit au bord de la Hayna, rivière fort poissonneuse, où quantité de ruisseaux apportaient un mélange d’or et de sable. La terre, qu’ils firent ouvrir en divers endroits, leur offrit une abondance de grains d’or. L’amiral n’en fut pas plus tôt informé qu’il fit construire dans le lieu une forteresse qu’il nomma Saint-Christophe ; et ces mines, auxquelles il donna le même nom, fournirent long-temps d’immenses richesses. Il ne pouvait rien arriver de plus heureux pour lui dans sa situation. Cette nouvelle découverte suffisait pour faire tomber la principale accusation de ses ennemis ; et, quand leurs autres reproches auraient été mieux fondés, il n’ignorait pas qu’on obtient grâce aisément de ses maîtres lorsqu’on leur apporte le secret d’augmenter leur puissance et leurs trésors. Il faut convenir que, pendant cette persécution, suscitée par ses ennemis, l’amiral montra dans toute sa con-