Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ponce en fit faire des épreuves, et se hâta de porter cette heureuse nouvelle au gouverneur. Une partie de ses gens qu’il avait laissée dans l’île y fut si bien traitée dans son absence, qu’également attiré par la richesse du pays et par l’humanité des habitans, il y revint pour former une colonie. L’île est éloignée de douze ou quinze lieues de la pointe occidentale d’Espagnola. Elle a quelques ports d’une bonté médiocre, à l’exception de celui qui fut nommé Puerto Rico, d’où s’est formé Portoric ; sa longueur est d’environ quarante lieues sur quinze ou seize de largeur, et son circuit de cent vingt : elle est située entre le 19e. et le 18e. degré de latitude nord.

La même année apporta des changemens qui rendirent à la réputation de Colomb un éclat qu’elle semblait avoir perdu depuis la mort d’Isabelle. Don Diègue Colomb, l’aîné des deux fils de l’amiral, avait poursuivi avec chaleur les droits qu’il avait hérités de son père. Les plus fortes oppositions étaient venues du roi même ; mais, après avoir long-temps essuyé les lenteurs de ce prince, il avait obtenu enfin la permission de recourir aux voies communes de la justice. Un mémoire composé de quarante-deux articles, qui ne contenaient que les anciennes conventions du roi et de la reine avec l’amiral, avait fait ouvrir les yeux au conseil. Après une exacte discussion, on avait reconnu la justice d’une demande si bien établie, et le jeune Colomb avait gagné son procès