Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/127

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connaissant un Dieu souverain, qui détestait les adorateurs des idoles, et qui avait la puissance de les détruire, ils s’efforçaient de le fléchir en faveur de Montézuma, pour lequel ils craignaient sa colère. Ensuite Cortez, d’un air plus imposant que jamais, déclara « que le principal motif du roi son maître pour offrir son amitié à l’empereur du Mexique était l’obligation où sont les princes chrétiens de s’opposer aux erreurs de l’idolâtrie ; qu’un de ses plus ardens désirs était de lui donner les instructions qui conduisent à la connaissance de la vérité, et de l’aider à sortir de l’esclavage du démon, horrible tyran qui tenait l’empereur même dans les fers, quoiqu’en apparence il fut un puissant monarque ; que, pour lui, venant d’un pays fort éloigné pour une affaire de cette importance, et de la part d’un roi plus puissant encore que celui des Mexicains, il ne pouvait se dispenser de faire de nouvelles instances pour obtenir une audience favorable, d’autant plus qu’il n’apportait que la paix, comme on en devait juger par ceux qui l’accompagnaient, dont le petit nombre ne pouvait faire soupçonner d’autres vues. »

Ce discours, par lequel il avait espéré se faire du moins respecter, n’eut pas le succès qu’il s’en était promis. Teutilé, qui ne l’avait pas écouté sans quelques marques d’impatience, se leva brusquement avec un mélange de chagrin et de colère pour répondre que jusqu’alors Montézuma n’avait employé que la douceur