Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à lui faire cette députation. Ils répondirent que les peuples de Zampoala ne communiquaient pas volontiers avec les Mexicains, dont ils ne souffraient les cruautés qu’avec horreur : nouveau sujet de satisfaction pour Cortez, surtout lorsque les Américains eurent ajouté que Montézuma était un prince violent, qui s’était rendu insupportable à ses voisins par son orgueil, et qui tenait les peuples soumis par la crainte.

L’empire du Mexique était alors au plus haut point de sa grandeur, puisque toutes les provinces qui avaient été découvertes dans l’Amérique septentrionale étaient gouvernées par ses ministres ou par des caciques qui lui payaient un tribut. Sa longueur, du levant au couchant, était de plus de cinq cents lieues, et la largeur, du midi au nord, d’environ deux cents. Il avait pour bornes, au nord, la mer Atlantique, dans ce long espace de côtes qui s’étend depuis Panuco jusqu’à l’Yucatan ; le golfe d’Anian le bornait au couchant. Le côté méridional occupait cette vaste contrée qui borde la mer du Sud, depuis Acapulco jusqu’à Guatimala, et qui vient près de Nicaragua, vers l’isthme du Darien ; celui du nord, s’étendant jusqu’à Panuco, comprenait cette province entière ; mais ses limites étaient resserrées en quelques endroits par des montagnes qui servaient de retraite aux Chichimèques et aux Atomies, peuples farouches et barbares, auxquels on n’attribue aucune forme de