Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/280

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précieux par l’industrie de leur travail que par leur matière, ces curieux ouvrages de plume et de coton, ces captifs américains qui applaudissaient eux-mêmes aux grandes actions de leurs conquérans, passèrent pour autant de preuves qui donnaient de l’autorité à des relations incroyables.

Aussi furent-elles écoutées avec toute l’admiration qu’on avait eue pour les premières découvertes des Colomb. L’empereur, après avoir fait rendre à Dieu des grâces solennelles pour la gloire qui était réservée à son règne, eut diverses conférences avec les deux capitaines et le pilote ; et vraisemblablement il aurait décidé en leur faveur, s’il ne lui était survenu des affaires plus pressantes qui le mirent dans la nécessité de hâter son départ. La requête de Cortez fut renvoyée au cardinal Adrien, et au conseil qui avait été nommé pour l’assister, avec ordre, à la vérité, de favoriser la conquête de la Nouvelle-Espagne ; mais de trouver aussi des expédiens pour sauver les prétentions de Vélasquez. Le président du conseil des Indes était toujours ce même Fonseca, alors évêque de Burgos, qui, après avoir été si long-temps l’ennemi des Colomb, ne s’était pas moins prévenu contre Cortez. Son penchant déclaré pour le gouverneur de Cuba lui fit diffamer ouvertement l’expédition du Mexique comme un crime dont les conséquences étaient dangereuses pour l’Espagne. Non-seulement il soutint que la conduite de l’entreprise apparte-