Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/330

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de la crainte du châtiment qu’ils devaient attendre de la colère de Montézuma ; mais il apprit par quelques informations de ses émissaires qu’ils avaient employé ces trois jours à se donner un nouveau maître, et qu’ils avaient couronné Quetlavaca, cacique d’Iztacpalapa, et second électeur de l’empire. Les officiers qui étaient sortis avec le corps de Montézuma s’étant dispensés de revenir, cette opiniâtreté fit mal juger des dispositions du nouveau monarque. Cortez ne souhaitait au fond que de faire sa retraite avec honneur. Ses forces ne lui permettaient pas d’entreprendre sérieusement la conquête d’une grande ville, où le nombre des habitans croissait tous les jours par le soin que les caciques avaient eu d’appeler les troupes des provinces ; mais, dans la résolution où il était de revenir avec une armée plus nombreuse et de faire valoir le prétexte de venger Montézuma, ils voulait laisser aux Mexicains une plus haute idée que jamais de la supériorité de ses lumières et de la valeur des Espagnols. Ce dessein occupait toutes ses réflexions lorsqu’il vit recommencer la guerre avec un ordre dont il n’avait point encore vu d’exemple au Mexique.

Le jour des funérailles de Montézuma, toutes les rues voisines du quartier furent garnies d’un grand nombre de troupes, dont quelques-unes s’établirent dans les tours d’un temple peu éloigné, d’où l’on pouvait battre avec l’arc et la fronde une partie du logement