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trois officiers respectés pour leur naissance, leur courage et leur politesse. Les pilotes furent les mêmes qui avaient servi au voyage d’Hernandez.

Grijalva mit en mer le 8 avril 1518. Après avoir relâché et fait quelques provisions dans l’île de Cosumel, il remit à la voile, et se trouva en peu de jours à la vue de l’Yucatan. La beauté de cette côte excita l’admiration des Espagnols. Ils y découvrirent par intervalles des édifices de pierre, et l’étonnement qu’ils avaient de trouver cet usage dans l’Amérique leur faisait paraître les bâtimens comme de grandes villes, où l’imagination leur représentait des tours, et tous les ornemens des cités européennes. Quelques soldats ayant fait remarquer que le pays ressemblait à l’Espagne, cette idée plut si fort à ceux qui l’avaient entendue, qu’on ne trouve pas d’autre raison qui ait fait donner le nom de Nouvelle-Espagne à toute cette contrée.

Les vaisseaux castillans continuèrent de ranger la côte jusqu’à l’endroit où la rivière que les Américains nommaient Tabasco entre dans la mer par deux embouchures. C’est une des plus navigables qui se jettent dans le golfe qu’on a nommé du Mexique ; et depuis cette découverte elle a pris le nom de Grijalva, pour laisser le sien à la province qu’elle arrose, et qui est une des premières de la Nouvelle-Espagne. Le pays paraissait couvert de très-grands arbres, et si peuplé sur les rives