teuse, et presque sans aucune épine. On choisit, pour la coupe, les vieux arbres qui ont l’écorce noire, parce qu’ils ont moins d’aubier, et qu’ils donnent peu de peine à les couper ou à les réduire en morceaux ; l’aubier en est blanc jaunâtre, et le cœur rouge : c’est le cœur dépouillé de son aubier que l’on transporte en Europe, et que l’on emploie à la teinture. Quelque temps après qu’il est coupé, il devient noir ; s’il est mis dans l’eau, il lui donne une si vive couleur d’encre, qu’on s’en sert fort bien pour écrire. Entre ces arbres, il s’en trouve de cinq ou de six pieds de circonférence, dont on a beaucoup de peine à faire des bûches qui n’excèdent point la charge d’un homme ; aussi les fait-on éclater avec de la poudre. Le bois est fort pesant ; il brûle fort bien et fait un feu clair, ardent et de longue durée. Les flibustiers se servaient de ce feu pour endurcir le canon de leurs fusils, lorsqu’ils s’apercevaient de quelque défaut dans le fer. Dampierre est persuadé que le véritable bois de Campêche ne croît que dans l’Yucatan. Les principaux endroits où il se trouve sont le cap de Catoche, et la partie méridionale du pays sur le golfe de Honduras.
Les provinces ou intendances dont nous venons de parler ressortent de l’audience de Mexico.
Les provinces de l’audience de Guadalajara sont situées plus au nord.
La province qui donne son nom à l’au-