alors ils commençaient à faire pénitence de tous les péchés de leur vie, surtout des libertés qu’ils avaient prises avec d’autres femmes ; elle consistait à se priver pendant vingt ou trente jours de tous les plaisirs des sens, à se purifier par des bains, et à se tirer du sang des oreilles et des bras. La femme exerçait aussi ces rigueurs sur elle-même ; ensuite les deux époux se rejoignaient pour vivre ensemble jusqu’à la mort. Il paraît néanmoins que cette loi ne regardait que le peuple, car les chefs de la nation avaient plusieurs femmes.
Gemelli observe que l’industrie des Mexicains de son temps différait beaucoup de celle des anciens, qui cultivaient les arts avec autant de succès que de goût. « Ils sont plongés à présent dans l’oisiveté, dit ce voyageur ; cependant le petit nombre de ceux qui s’attachent au travail prouve encore qu’ils ne sont pas sans talens ; les uns composent plusieurs sortes de figures avec des plumes de différentes couleurs, surtout avec celles d’un oiseau que les Espagnols nomment chupaflor ou suce-fleur. D’autres travaillent fort délicatement en bois ; mais la plupart ne sont propres qu’aux plus vils travaux, où les Espagnols ne cessent point de les employer. »
À l’égard de l’état des Espagnols au Mexique, à la fin du dix-septième siècle, on ne peut citer un témoignage plus authentique que celui de Coréal, l’un des sujets les plus zélés que l’Espagne ait jamais eus. « Tous ces peuples,