Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/273

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célèbre pour qu’on soit curieux de connaître son origine. Il était fils naturel de Gonzale Pizarre, habitant de Truxillo dans l’Estramadoure, ancien capitaine d’infanterie. Il avait un frère, bâtard comme lui, nommé Gonzale Pizarre, comme leur père, et qui joua aussi un grand rôle dans l’histoire du Pérou, et deux frères légitimes. Nous les verrons bientôt le suivre tous dans son expédition : mais alors il n’eut pas d’autres compagnons que Fernand àe Luques et Almagro. Ils firent entre eux une association dont les principaux articles portaient « que Pizarre, connu pour homme de main, et long-temps exercé dans les guerres contre les Américains, serait chargé de l’expédition ; qu’Almagro fournirait toutes les provisions, et prendrait soin des préparatifs ; et que Fernand de Luques ferait les autres dépenses. » Pour cimenter leur association, Fernand de Luques dit la messe, sépara l’hostie en trois, en prit une partie, et donna les deux autres à ses associés.

La flotte consistait en un seul vaisseau qu’ils avaient acheté, et deux canots. Le pilote était Fernand Pennate ; l’enseigne, Salzedo ; le trésorier, Nicolas de Ribera ; et le visiteur, Jean Carillo, qui devait tenir les comptes pour le quint du roi. Almagro fut laissé à Panama pour former un renfort de matelots, de soldats et de vivres avec lesquels il avait promis de suivre.

Pizarre fit voile vers l’île de Taboga, qui