les avantages qu’il se promettait d’en recueillir pour la couronne. En offrant de recommencer son expédition, il demanda le gouvernement du pays qu’il avait découvert, et qu’il espérait de conquérir. Cette faveur lui fut accordée aux conditions qui étaient alors en usage, c’est-à-dire qu’il prendrait sur lui tous les frais, comme les peines et les dangers de la conquête ; sur quoi plusieurs historiens observent avec admiration que ni Colomb, ni Cortez, ni Balboa, ni Pizarre, ni tant d’autres aventuriers qui procurèrent à l’état plus de millions que les rois d’Espagne n’avaient alors de pistoles dans leurs coffres, ne reçurent jamais un sou du gouvernement pour les encourager ; trop heureux quand, après un succès dont on était charmé de profiter, on leur laissait une partie des avantages qui leur avaient été promis, et qu’ils avaient achetés si cher. Tels étaient alors les principes de la cour d’Espagne. Pizarre, muni des lettres qui l’établissaient gouverneur du Pérou, reprit la route de Panama, fortifié par la compagnie de ses trois frères, qu’il avait engagés dans ses grandes vues.
En partant pour Panama, il eut le crédit d’engager au même voyage quantité de volontaires de Truxillo, de Cacerès et de quelques autres lieux de la province. Outre la qualité de gouverneur-général, François Pizarre avait obtenu celle d’adelantade ; et quoique Diègue Almagro eût partagé ses travaux, il