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tion de mourir au milieu de ses sujets. Il donna ordre que toutes les troupes de la ville fussent prêtes le lendemain à fondre sur l’ennemi. Elles s’avancèrent à la pointe du jour vers le quartier des Espagnols, où l’on était déjà informé de leur mouvement. L’artillerie et les arquebuses, qui avaient été disposées sur toutes les avenues, en abattirent un si grand nombre, que toutes les autres, perdant l’espoir d’exécuter l’ordre de leur maître, ne pensèrent qu’à se retirer. Leur retraite laissa tant de champ libre aux Espagnols, qu’ils s’avancèrent l’épée à la main ; et sans autre fatigue que celle de pousser des ennemis qui ne cessaient pas de reculer, ils se logèrent plus avantageusement pour la nuit suivante.

D’autres difficultés les attendaient : ils se virent obligés d’avancer pas à pas en minant les maisons, et de combler une infinité de tranchées que les ennemis avaient tirées au travers des rues. L’ardeur du travail abrégea le temps. Dans l’espace de quatre jours, les trois commandans se trouvèrent à la vue de Tlateluco, par différens chemins, dont cette place était comme le centre. La division d’Alvarado fut la première qui s’y établit, après avoir chassé quelques bataillons que les ennemis y avaient rassemblés. On découvrit à peu de distance un grand temple, dont les tours et les degrés étaient occupés par une foule de Mexicains. Alvarado, ne voulant rien laisser derrière soi, fit avancer quelques compagnies,