dont il avait la disposition dans son gouvernement. Que d’ailleurs il était déchu de son pouvoir le jour qu’il avait révoqué Cortez ; et que, cette révocation ayant détruit son unique titre, qui consistait dans ses premiers frais, il avait laissé la liberté à Cortez de suivre ses propres vues pour le service de l’Espagne, surtout depuis que cet illustre aventurier avait levé à ses dépens la plus grande partie de ses troupes, et avait équipé la flotte victorieuse, ou de son propre fonds, ou de l’argent qu’il avait emprunté de ses amis. » Ces conclusions furent envoyées à l’empereur, qui ne différa point à les approuver ; et par une sentence solennelle on imposa un éternel silence à Diégo de Vélasquez sur la conquête de la Nouvelle-Espagne, avec réserve néanmoins de ses droits pour les premiers frais de l’armement. Il fut si touché d’une nouvelle si funeste à son ambition, et d’une lettre de l’empereur qui condamnait sa conduite, qu’il ne survécut pas long-temps à cette double infortune. Garay n’obtint pas un traitement plus favorable : il fut blâmé par le même tribunal d’avoir osé former des entreprises sur la Nouvelle-Espagne, et forcé de renoncer pour jamais à ses prétentions.
Cortez, aussi triomphant par la disgrâce de ses ennemis que par les faveurs dont il fut comblé personnellement, se vit honorer non-seulement des titres de grand capitaine et de fidèle sujet de sa majesté, mais de la dignité