nord au sud, la largeur de sept, et le circuit d’environ quarante. On donne plus de seize cents toises de hauteur au-dessus de la mer aux montagnes qui environnent cette vallée. Le lac est composé de deux parties, qui ne sont séparées que par un espace fort étroit : l’une d’eau douce et tranquille, fort poissonneuse, et plus haute que l’autre, dans laquelle elle tombe ; la seconde partie est d’eau salée, qui ne nourrit aucune sorte de poisson et qui est sujette à des agitations fort violentes. Elles ont toutes deux environ sept lieues de long et sept de large, quoique avec différentes inégalités dans leur figure, et leur circonférence commune est d’environ trente lieues.
» Depuis si long-temps que les Espagnols sont en possession du pays, les opinions ne s’accordent point encore sur l’origine de ces eaux. Quelques-uns prétendent qu’elles n’ont qu’une même source qui vient d’une grande et hante montagne, située au sud-ouest de Mexico, et que ce qui rend une partie du lac salée est le fond de la terre que cette partie couvre, et qui est plein de sel. Il est certain qu’on en fait tous les jours de son eau, et qu’on en tire assez, non-seulement pour en fournir à toute la province, mais pour en transporter tous les ans une quantité considérable aux Philippines. D’autres sont persuadés que le lac a deux sources, et que, si l’eau douce sort de la montagne qui est au sud-ouest de Mexico, l’eau salée vient de quelques autres montagnes qui