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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/101

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que, Quito a encore éprouvé de nouveaux désastres.

La ville est extrêmement peuplée : on y compte des familles fort distinguées, qui doivent leur origine aux premiers conquérans, à des présidens, à des auditeurs ou à d’autres personnes de considération, venues de différentes provinces d’Espagne. Elles se sont conservées dans leur lustre, sans aucun mélange d’alliance avec les habitans d’un ordre inférieur. Ceux-ci peuvent être distingués en quatre classes, Espagnols ou blancs, les métis, les naturels du pays, les nègres et leurs descendans, dont le nombre m’est pas grand à Quito en comparaison de quelques autres villes du Nouveau Monde ; car il n’est pas aisé d’y amener des nègres ; et d’ailleurs ce sont les naturels du pays qui cultivent les terres. Par le simple nom d’Espagnol, on n’entend pas un Européen, qu’on nomme chapeton, comme à Carthagène, mais un homme né de parens espagnols : ils ont la peau blanche, ce qui les fait considérer comme Espagnols, quoiqu’ils ne le soient pas réellement. Ceux qu’on distingue ainsi par la couleur blanche font environ la sixième partie des habitans de Quito.

Les Espagnols de Quito sont bien proportionnés dans leur taille ; celle des métis est presque généralement au-dessus de la médiocre.

Les jeunes gens de distinction s’appliquent à l’étude de la philosophie et de la théologie.