Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’air se couvre de nuages sombres qui se convertissent bientôt en orages. Alors tout paraît embrasé du feu des éclairs ; le tonnerre fait retentir les montagnes avec un épouvantable fracas, et cause souvent bien des désastres dans la ville, qui se trouve inondée d’eau. Les rues sont changées en rivières, les places en étangs, malgré leur pente ; et le désordre dure jusqu’au coucher du soleil, où l’air redevient tranquille et le ciel fort serein. Quelquefois néanmoins la pluie dure toute la nuit, et continue toute la matinée, ou même trois ou quatre jours se passent sans qu’il cesse de pleuvoir. Il arrive quelquefois aussi que le temps demeure beau, sans interruption, pendant plusieurs jours ; mais on peut compter que le quart ou la cinquième partie des jours de l’année est de ceux où le beau temps est mêlé d’orages et de pluie.

L’hiver ne diffère pas beaucoup de l’été. On appelle hiver l’intervalle entre décembre et mai : tout le reste porte le nom d’été. Le premier de ces deux périodes est plus orageux ; l’autre a plus de jours sereins. Si les pluies cessent plus de quinze jours, toute la ville est en alarmes, et les habitans se mettent en prières pour en obtenir le retour. Durent-elles sans interruption, les vœux publics recommencent pour les faire cesser. C’est que la sécheresse produit des maladies fort dangereuses, et que l’excès d’humidité ruine les semences ; au lieu que des pluies intermittentes servent non-seulement à tempérer l’ardeur du soleil, mais à