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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/124

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chauds ne font que perdre la vivacité de leur verdure, et ne s’en dépouillent que pour faire place à de nouvelles feuilles. Il en est de même des fleurs, c’est-à-dire qu’elles ont aussi leurs saisons. Ainsi le canton de Lima, où l’on distingue l’hiver de l’été, comme dans la zone tempérée, a le même avantage dans la production des arbres et des fruits.

Ce qu’on sème le plus dans le canton, c’est la luzerne, dont la consommation est prodigieuse. Les habitans ne donnent point d’autre nourriture aux animaux, surtout aux mules et aux chevaux, dont le nombre est infini, puisque l’on en voit au moins un ou deux aux personnes mêmes qui n’ont pas de carrosse ou de calèche. Le froment et les cannes à sucre occupent une autre partie des terres. Tous ces champs sont cultivés par des esclaves nègres. Les oliviers sont une autre richesse des lieux voisins de Lima. Ils forment des forêts épaisses ; car, outre qu’ils sont plus gros, plus hauts, plus touffus que ceux d’Espagne, on ne les taille jamais ; ce qui leur fait pousser tant de rameaux, qu’entrelacés les uns dans les autres, le jour n’y peut pénétrer : aussi la charrue ne passe-t-elle jamais dans les champs qui en sont plantés. On se borne à nettoyer les rigoles qui conduisent l’eau au pied de chaque arbre, et à arracher tous les trois ou quatre ans les petits rejetons qui croissent autour. On n’en récolte pas moins une grande quantité de belles olives, dont on fait de l’huile, ou qui se con-