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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/138

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grand nombre de personnes sous les ruines de leurs maisons. Ce malheur en fit pressentir d’autres. En effet, les secousses recommencèrent deux heures après, et ne laissèrent rien d’entier dans la ville ; par bonheur pour le reste des habitans, qu’ayant été avertis par les premières, ils avaient eu le temps de se sauver par la fuite. La mer, après s’être retirée loin de ses bornes, revint en montagne qui tomba sur le Callao et d’autres lieux dont tous les habitans furent noyés. Le 29 septembre 1697, le 14 juillet 1699, le 6 février 1716, le 8 janvier 1725, et le 2 décembre 1732, les secousses furent violentes, et causèrent beaucoup de dommage aux maisons. On compte trois tremblemens dans chacune des années 1690, 1734 et 1743, et cinq grands en 1742.

Mais il n’y en eut jamais d’égal à celui du 28 octobre 1746 ; il fut plus désastreux que tous les autres ensemble. À dix heures et demie du soir, cinq heures trois quarts avant la pleine lune, les secousses commencèrent avec tant de violence, que, dans l’espace d’environ trois minutes, tous les édifices forent détruits, et les habitans qui ne se hâtèrent pas de fuir, ensevelis sous leurs ruines. La tranquillité qui succéda ne fut pas de longue durée. On compta deux cents secousses en vingt-quatre heures, et quatre cent cinquante-une jusqu’au 24 février de l’année suivante ; plusieurs ne furent pas moins fortes que les premières, quoiqu’elles eussent duré moins.