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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/142

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longues, mais étroites. Toutes les maisons étaient de pierre, et l’on y comptait un grand nombre de palais ou d’édifices royaux. L’or et l’argent en faisaient le principal ornement ; ce qui n’a rien d’étonnant, s’il est vrai, comme l’observe Coréal, qu’on apportait à Cusco toutes les richesses de l’empire, et qu’après les y avoir fait entrer, il était défendu, sous peine de mort, de les en faire sortir.

Cusco est à peu près de la grandeur de Lima. Cette ville, éloignée de cent quatre-vingt-quatre lieues au sud est de Lima, est située dans un terrain fort inégal, sur le penchant de plusieurs collines. Celles qui l’environnent au nord et à l’ouest forment un arc auquel on a donné le nom de senca ; au sud-est, la ville est contiguë à une plaine où aboutissent des allées fort agréables. La plupart des maisons sont en pierre ; les appartemens en sont bien distribués : tous les ouvrages de menuiserie y sont dorés, jusqu’aux moulures des portes, et les meubles répondent à cette magnificence. Cusco fait un commerce assez considérable en sucre, étoffes, draps communs, toiles ordinaires, galons d’or et d’argent, cuirs, maroquins et parchemins.

On compte dans Cusco 32,000 habitans, dont plus de 20,000 Américains. Coréal, après avoir parcouru toutes les régions de l’Amérique, assure que Cusco est l’endroit auquel il donne la préférence pour le plaisir et la santé, quoique le voisinage des Andes y rende l’air un