amiral, pour traiter de leurs affaires communes et régler le prix des marchandises, sous les yeux du commandant de l’escadre et du président de Panama, le premier, comme juge-conservateur des intérêts du commerce d’Espagne, et le second, de celui du Pérou. Ordinairement trois ou quatre assemblées suffisent. Les conventions sont signées des deux parts. On les fait publier, et la foire s’ouvre sur ce fondement. Les emplettes et les ventes, les changes de marchandises et d’argent se font par des courtiers venus d’Espagne et du Pérou à cet effet. Les uns ont la liste de tout ce qui est à vendre ; les autres, celle de ce qu’on veut acheter. Aussitôt que les marchés sont conclus, chacun entre en possession de ce qui lui appartient, et l’embarquement commence ; celui des caisses d’argent dans les galions pour les négocians espagnols, et celui des marchandises de l’Europe dans les chatas et les bongos, pour remonter par la rivière de Chagre, passer de Crucès à Panama, où la flotille les attend et les transporte au Pérou.
» Autrefois le temps de cette foire n’était pas limité ; mais, l’expérience ayant appris que dans un long séjour à Porto-Bello la mauvaise qualité du climat nuisait beaucoup aux commerçans, la cour d’Espagne a réglé qu’elle ne durerait pas plus de quarante jours, à compter de celui de l’entrée des galions dans ce port ; et si dans cet espace on n’est pas d’accord sur tous les prix, il est permis aux négocians