sous des cuirs passés à l’huile qui servaient de couvertures à mes mules. Ils avaient soupé à discrétion de mes vivres sous ce pavillon, et dormi tranquillement sur mon matelas. Au point du jour, un grand nombre d’Américains de Quito, qui vont tous les matins prendre de la neige pour la porter à la ville, avaient passé fort près d’eux, sans qu’aucun eût voulu les l’aider à recharger. Le maître valet de la ferme se trouva de meilleure volonté ; une petite gratification le fit partir avec le mien, et peu après je les vis revenir avec les mules et le bagage.
» Je descendis aussitôt à Quito, où je réparai la mauvaise nuit précédente. Le lendemain 14, à sept heures du matin, je me remis en chemin avec de nouveaux guides, qui ne le savaient pas mieux que les premiers : ils me firent faire le tour de la montagne. Après de nouvelles aventures, j’arrivai enfin à la tente où M. Bouguer était depuis deux jours. Faute des provisions que je portais, il avait été obligé de vivre frugalement ; du reste, il n’était pas plus avancé que moi, si ce n’est qu’il avait passé de meilleures nuits. J’appris de lui qu’il s’était lassé la veille, et ce jour même, à chercher avec son guide un chemin qui put le conduire à la bouche du volcan, du côté où elle paraît accessible. Nous employâmes le jour suivant à la même recherche, avec presque aussi peu de succès. Autant les pluies avaient été excessives cette année à Quito, autant la neige était tombée abondamment sur les montagnes. Le haut