» Si l’on continue de descendre, après le terme qu’on vient d’indiquer, il se trouve des arbustes : et plus bas on ne rencontre plus que des bois dans les terrains non défrichés, tels que les deux côtés extérieurs de la double chaîne de montagnes entre lesquelles serpente le vallon qui fait la partie habitée et cultivée de la province de Quito. Au-dehors, de part et d’autre de la cordilière, tout est couvert de vastes forêts qui s’étendent vers l’ouest jusqu’à la mer du Sud, à quarante lieues de distance, et vers l’est, dans tout l’intérieur d’un continent de sept à huit cents lieues, le long de la rivière des Amazones jusqu’à la Guiane et au Brésil.
» La hauteur du sol de Quito est celle où la température de l’air est la plus agréable. Le thermomètre y marque communément 14 à 15 degrés au-dessus du terme de la glace, comme à Paris dans les beaux jours du printemps, et ne varie que fort peu. En montant ou descendant, on est sûr de faire descendre ou monter le thermomètre, et de rencontrer successivement la température de tous les divers climats depuis 5 degrés au-dessous de la congélation, ou plus, jusqu’à 28 ou 29 au-dessus. Quant au baromètre, sa hauteur moyenne à Quito est de vingt pouces une ligne, et ses plus grandes variations ne vont point à une ligne et demie : elles sont ordinairement d’une ligne un quart par jour, et se font assez régulièrement à des heures réglées.