faire dresser un procès-verbal, auquel il voulait joindre le dessin des pyramides, avec une copie figurée de l’inscription, et présenter le tout à l’audience royale, lorsque l’énoncé de cette inscription excita un assez long procès entre les deux officiers espagnols et les académiciens de Paris. Les premiers se plaignaient qu’on ne fît pas d’eux une mention convenable, et prétendaient de plus que cette inscription blessait les droits et l’honneur de la couronne d’Espagne, Le procès dura deux ans. La Condamine finit par le gagner pleinement à l’audience. Mais, comme il était difficile que des Français eussent plus de crédit en Espagne que des Espagnols, on apprit bientôt qu’on avait expédié de Madrid des ordres pour la démolition des pyramides. Il est vrai que ces ordres furent révoqués peu de temps après. Mais, avant que la révocation fût arrivée, ils étaient exécutés ; et une vaine jalousie nationale détruisit ce beau monument d’une si belle entreprise ; ces pyramides, ouvrages de tant de soins, et qu’il serait difficile de rétablir avec la même justesse dans les dimensions et dans les rapports.
Des mesures prises dans la zone torride et dans la Laponie suédoise, il est résulté que la différence entre le degré du Pérou et celui de la Laponie est de huit cents toises. Or il n’est ni vraisemblable, ni même possible qu’une différence si considérable puisse être attribuée à une erreur d’observation. Ainsi ce qu’on cherchait paraît démontré, en partant de ce