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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/330

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bâti sur le bord septentrional, à l’endroit le moins large, qu’il trouva de 1200 toises, et dont la latitude, qu’il ne manqua point d’observer, est de 3° 9′ sud. C’est le premier établissement des Portugais qu’on trouve au nord en descendant l’Amazone. Ils fréquentent la rivière depuis près d’un siècle, et font un grand commerce d’esclaves. Un détachement de la garnison du Para campe continuellement sur ses bords pour tenir en respect les nations qui les habitent, et pour favoriser le commerce des esclaves dans les bornes prescrites par les lois du Portugal ; tous les ans ce camp volant, à qui l’on donne le nom de troupe du rachat, pénètre plus avant dans les terres. Toute la partie découverte du Rio-Négro est peuplée de missions portugaises, gouvernées par des carmes. En remontant quinze jours ou trois semaines dans cette rivière, on la trouve encore plus large qu’à son embouchure, parce qu’elle forme un grand nombre d’îles et de lacs. Le terrain sur ses bords, dans tout cet intervalle, est élevé ; les bois y sont moins fourrés, et le pays est tout différent des bords de l’Amazone.

La Condamine trouva au fort de Rio-Négro des preuves de la communication de l’Orénoque avec cette rivière, et par conséquent avec l’Amazone, sur lesquelles il se croit dispensé de s’étendre, depuis la confirmation de ce fait en 1744 ; par un voyage sur lequel il ne peut rester aucun doute. C’est dans la grande île formée par l’Amazone et l’Orénoque, aux-