pierres polies ou de cuivre trempé. Le lama traînait la charrue. La laine de cet animal, teinte de diverses couleurs, composait leurs vêtemens. Leur vaisselle était principalement en argile, quelquefois en bois dur, et même en marbre. Ils vernissaient leurs vaisseaux de terre avec une substance minérale qu’ils appelaient colo. Quelques-uns de leurs vaisseaux de marbre étaient d’un poli admirable. Ils construisaient leurs maisons en bois qu’ils enduisaient d’argile ; ils en bâtissaient aussi en briques ; ils les couvraient en roseaux. Ils demeuraient dans des villages. Chacun était gouverné par un chef héréditaire nommé ouhuen, homme riche, dont l’autorité était limitée. Comme les Péruviens, ils élevaient des aqueducs et creusaient des canaux. Quelques-uns de ces ouvrages, parfaitement conservés, subsistent encore ; on en voit entre autres un, près de San-Iago, qui a plusieurs milles de longueur, et qui est remarquable par sa solidité. Les Chiliens ignoraient l’art de l’écriture. Leurs peintures étaient grossières et mal proportionnées ; mais, d’un autre côté, ils pouvaient exprimer toute espèce de quantité, et, pour des peuples séparés du monde civilisé, ils avaient fait des progrès remarquables dans l’astronomie et la chirurgie.
Les incas avaient soumis la partie septentrionale de ce pays jusqu’à la rivière de Rapel par 34° sud. Les peuples qui habitent plus au midi défirent en 1450 l’armée de l’inca Yupanqui,