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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/54

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Les femmes, en général, les portent réunies en un paquet. On ne voit jamais plus de deux cordons aux enfans : au reste, cette parure n’est en usage que les jours de fête. Aux cordons de cou les femmes joignent des bracelets de même matière ; et tous ces ajustemens, dont elles sont quelquefois chargées, leur donnent une sorte de grâce.

Leurs cabanes sont ordinairement écartées les unes des autres, surtout dans les nouvelles habitations, et sont toujours au bord d’une rivière. En quelques endroits néanmoins, il s’en trouve assez pour former de petites villes, s’il y avait plus d’ordre dans leur position ; mais elles sont dispersées sans aucune forme de rues. Ils changent de canton lorsqu’ils jugent que celui qu’ils habitent est trop connu des Espagnols. Leurs migrations leur causent peu d’embarras, parce qu’ils n’ont point de fondemens à jeter pour leurs édifices. Ils font seulement quelques trous dans la terre ; ils y enfoncent des pieux de sept à huit pieds de haut, et les entrelacent de bâtons qu’ils enduisent de terre. Les toits sont composés de petits chevrons, assez bien rangés et couverts de feuilles. On ne remarque d’ailleurs aucune sorte de régularité dans ces cabanes : elles sont longues d’environ vingt-cinq pieds, sur huit ou neuf de large. Un trou qu’on laisse au sommet du toit sert de cheminée ; et le feu, qui n’est jamais bien grand dans une contrée si chaude, se fait sur la terre, au milieu de la cabane. Il n’y a point de sépa-