régions plus méridionales, se chargent ici de nettoyer les plantations, d’abattre les arbres, et de faire tout ce qu’on nomme le gros ouvrage ; ce qui n’empêche point que le travail des femmes ne soit fort pénible. Elles plantent le maïs, et le nettoient. Elles préparent les boissons, les bananes, les ignames, et les autres alimens. Dans les voyages, elles portent les ustensiles et les vivres. Mais quoiqu’elles fassent ainsi les plus viles fonctions de chaque famille, elles n’en sont pas plus méprisées de leurs maris, qui, loin de les traiter en esclaves, les aiment et les caressent beaucoup. Jamais on ne voit un Américain de l’isthme battre sa femme ni lui dire une parole dure, quoique la plupart soient querelleurs dans l’ivresse. D’un autre côté, les femmes servent leurs maris avec affection, et sont généralement d’un bon naturel. Elles ont de la complaisance l’une pour l’autre, et beaucoup d’humanité pour les étrangers.
Lorsqu’une femme est accouchée, ses amies et ses voisines la portent aussitôt à la rivière, elle et son enfant, et les lavent tous deux dans l’eau courante. L’enfant est enveloppé dans une écorce d’arbre qui lui sert de lange, et couché dans un petit hamac. On continue de le nettoyer soigneusement, et toujours avec de l’eau froide. Les pères et mères sont idolâtres de leurs enfans. L’unique éducation des garçons est d’apprendre à nager, à tirer de l’arc, à jeter la lance ; et leur adresse à ces exercices est