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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/59

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et des corbeilles, mais même des coupes, si serrées et si fermes, que, sans être revêtues de laque ou de vernis, elles peuvent tenir toute sorte de liqueurs. Ces coupes leur servent pour boire, comme leurs calebasses. Enfin les paniers, qu’ils font avec le même art, sont si forts, qu’on ne peut les écraser.

Lorsque les filles entrent dans l’âge nubile, elles demeurent enfermées dans leur famille jusqu’à ce qu’on les demande en mariage ; et leur visage est couvert d’un petit voile de coton qu’elles portent devant leur père même. Le nombre des femmes n’est fixé par aucune loi. Waffer en donne sept à Lacenta, qui n’allait jamais à la chasse, ni à la guerre, sans en trouver une dans le lieu où il devait passer la nuit. Mais si la polygamie est permise aux habitans de l’isthme, l’adultère est puni avec beaucoup de rigueur. La mort suit de près le crime. Cependant, si la femme jure qu’on l’a forcée, elle obtient grâce, et l’homme seul porte la peine ; mais si le crime est prouvé, lorsqu’elle le nie, elle est brûlée vive. Ils ont d’autres lois de la même sévérité. Un voleur est condamné sans pitié. Le supplice d’un homme qui débauche une fille vierge est de lui enfoncer dans l’urètre un petit bâton hérissé d’épines, qu’on lui tourne plusieurs fois. Ce tourment est si douloureux, qu’il cause ordinairement la mort ; mais on laisse au coupable la liberté de se guérir, s’il le peut.

Les mariages sont précédés d’une cérémonie