que de la confiance qu’ils ont pour leurs devins, sans nous apprendre même quelle idée ils se forment des puissances ou des esprits qu’ils invoquent, et sans paraître douter lui-même, comme on l’a vu, de la vente de leurs prédictions. Il paraît qu’ils n’ont aucune idée d’une vie future, et que toutes leurs vues sont bornées à l’usage de leurs facultés naturelles. S’ils étaient autrefois anthropophages, suivant le reproche des Espagnols, qui prirent ce prétexte pour les traiter avec la dernière cruauté, il ne paraît point qu’il leur reste la moindre trace de cette barbare inclination, ou du moins Waffer ne les en soupçonne que dans leurs guerres, qui se renouvellent quelquefois contre leurs anciens destructeurs.
De toutes les villes situées sur le golfe de Darien, Cathagène est la plus célèbre. Elle est située par 10° 25′ de latitude nord, et 77° 50′ de longitude à l’ouest de Paris.
Un lecteur curieux d’origines se rappellera sans doute que la baie de Carthagène et les pays anciennement nommés Calamari furent découverts en 1502 par Rodrigues de Bastides. Deux ans après, les Espagnols, ayant entrepris de s’y établir, trouvèrent une résistance à laquelle ils ne s’étaient pas attendus. Les habitans étaient extrêmement belliqueux ; leurs armes étaient des flèches empoisonnées, dont les plus légères blessures étaient mortelles. Alphonse d’Ojéda, qui vint ensuite dans le pays avec La Cosa et Améric Vespuce, n’y obtint