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frir qu’un cheval approche d’eux ; s’ils en voient paraître un dans le champ où ils sont en troupe, ils se jettent dessus sans lui donner le temps de fuir, et ne cessent de le mordre qu’après avoir ôté la vie.

Guayaquil passe pour la seconde des villes que les Espagnols ont fondées dans le Pérou. On fixe son origine en 1533, c’est-à-dire un an après celle de Piura, qui est la plus ancienne. Elle fut d’abord située sur le golfe de Charopoto, un peu plus au nord qu’elle n’est aujourd’hui ; ensuite, ayant été détruite par les Américains, elle fut rebâtie en 1537 par Orellana, dans le lieu qu’elle occupe à présent, c’est-à-dire sur la rive occidentale du fleuve de Guayaquil, à 2 degrés 11 minutes de latitude australe. Cependant ses premiers édifices furent construits sur le penchant d’une colline nommée Cerillo-verde ; c’est ce qu’on nomme aujourd’hui Ciudad-veja, la vieille ville ; mais, dans la suite, les habitans se trouvant resserrés, d’un côté, par la colline, et, de l’autre, par des inégalités de terrain ou des ravines, prirent le parti, en 1693, de former comme une seconde ville à cinq ou six cents toises de la première, en conservant la communication entre les deux par un pont de bois long d’environ trois cents toises, sur lequel on traverse les ravines sans incommodité ; et dans les intervalles qu’elles laissent des deux côtés du pont il y a des maisons qui unissent les deux villes. L’étendue du