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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/100

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un brun obscur qui domine. Il a la tête excessivement grosse à proportion du corps ; mais il ne pourrait pas soutenir autrement le poids de son bec, qui n’a pas moins de sept ou huit pouces, de sa racine jusqu’à la pointe. La partie supérieure a, près de la tête, environ deux pouces de base, et forme dans toute sa longueur une figure triangulaire dont les deux surfaces latérales sont relevées en bosse. La troisième, c’est-à-dire celle du dedans, sert à recevoir la partie inférieure du bec, qui s’emboîte avec la supérieure ; et ces deux parties, qui sont parfaitement égales dans leur étendue comme dans leur saillie, diminuent insensiblement jusqu’à leur extrémité, où leur diminution est telle, qu’elles forment une pointe aussi aiguë que celle d’un poignard. La langue est faite en tuyau de plume ; elle est rouge, comme toutes les parties intérieures du bec, qui rassemble d’ailleurs en dehors les plus vives couleurs qu’on voit répandues sur les plumes des autres oiseaux. Il est ordinairement jaune à la racine, comme à l’élévation qui règne sur les deux faces latérales de la partie supérieure ; et cette couleur forme tout autour une sorte de ruban d’un demi-pouce de large. Tout le reste est d’un beau pourpre foncé, à l’exception de deux raies d’un beau cramoisi, qui sont à la distance d’un pouce l’une de l’autre vers la racine. Les lèvres, qui se touchent quand le bec est fermé, sont armées de dents qui forment deux mâchoires en manière de scie. Les Espagnols ont donné le