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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/154

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teur près du bourg, où ils furent témoins de la ruine de leurs maisons. La crainte d’un plus grand malheur dura trois jours entiers, pendant lesquels le volcan ne cessa point de pousser des cendres, et les flammes de faire couler la neige et la glace. Ces deux phénomènes cessèrent par degrés ; mais le feu continua quelques jours de plus avec un fracas causé par le vent, qui entrait par les ouvertures de la montagne. Enfin le feu cessa aussi ; on ne vit plus même de fumée, et l’on n’entendit plus de bruit jusqu’au mois de mai de l’année suivante, où les flammes recommencèrent avec une nouvelle force, et s’ouvrirent d’autres passages par les flancs mêmes de la montagne. Ce n’était que le prélude d’une furieuse éruption qui arriva le 30 novembre, avec tant de violence qu’elle jeta les habitans du pays dans une nouvelle consternation. Le volcan fit les mêmes ravages que l’année précédente, et ce ne fut pas un petit bonheur pour les mathématiciens de ne s’être pas trouvés alors sur la croupe de cette montagne, où leurs exercices les avaient obligés de camper deux fois dans d’autres temps.

Une partie de la province fut encore bouleversée en 1797 ; quarante mille personnes furent victimes du tremblement de terre qui changea la température de Quito, et la rendit beaucoup plus froide qu’auparavant. À cette époque le Tunguragua baissa. La Condamine lui avait trouve 2,620 toises de haut. En 1803,