cay (sai), petits, noirs, d’une figure si agréable, qu’ils se font entendre et voir avec le même plaisir. Leur retraite est sur les arbres à silique, où, trouvant leur nourriture, ils ne cessent point, surtout à l’approche du mauvais temps, de faire retentir l’air de leur étrange mélodie. Ceux que les Brasiliens nomment sagouins ne sont pas plus gros qu’un écureuil ; ils ont aussi le poil roux ; mais Léry leur donne le mufle, le cou, le devant, et jusqu’à la fierté du lion. « C’est, dit-il, le plus joli animal qu’il ait vu au Brésil ; et s’il était aussi facile de lui faire passer la mer qu’à la guenon, il serait beaucoup plus estimé ; mais outre sa délicatesse qui ne lui permet pas de supporter le mouvement d’un vaisseau, il est si glorieux, que pour peu qu’on le fâche, il se laisse mourir de dépit. »
Les chauves-souris y sont d’une grosseur prodigieuse et très-avides de sang ; les lamantins y remontent dans les fleuves.
Les bœufs et les chevaux apportés d’Europe au Brésil s’y sont singulièrement multipliés ; mais dans la plus grande partie du pays ces animaux restent faibles. La peau des bœufs est employée à faire des bateaux.
Les Américains du Brésil ont pris tant de passion pour nos chiens, que non-seulement les hommes en élèvent quantité pour la chasse, mais que les femmes prennent plaisir à s’en faire accompagner, les portent dans leurs bras, et les nourrissent souvent de leur propre lait.