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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/298

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que les bêtes de somme qui le traversent s’y enfoncent au point de ne pouvoir marcher qu’avec une extrême difficulté. Les pâturages y sont maigres ; ils ne consistent guère que dans une plante herbacée qui a une tige dure et les feuilles rudes. Les animaux, en voulant les brouter, les arrachent avec leurs racines remplies de sable. Il résulte de toutes ces circonstances, que le passage du plateau des Parexis est très-pénible. Cependant, lorsque l’on arrive auprès d’un des nombreux ruisseaux qui l’arrosent, on y rencontre des plantes plus tendres, qui fournissent aux animaux une pâture passable. Ce plateau se termine, à l’ouest, aux collines escarpées de même nom, qui, après avoir couru deux cents lieues vers le nord-nord-ouest, finissent à une vingtaine de lieues de Guapouré. Une autre bouche de ces collines court au sud en longeant la rive orientale du Paraguay. De ce plateau aride descendent, dans diverses directions, le Madéra, le Topayos, le Xiugu ou Chingou, tous affluens de l’Amazone ; et le Paraguay avec le Jaura, le Sypotuba et le Cuiaba, ses affluens supérieurs. La plupart de ces rivières charrient de l’or ; la source même du Paraguay baigne un gîte de diamans. On peut en inférer que le plateau central est granitique. Un lac situé sur le Xacurutina, qui produit chaque année une grande quantité de sel, est un sujet continuel de guerres entre les Indiens. Nous avons parlé plus haut des puits salins qui sont sur le Jaura.