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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/332

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L’herbe y est d’une verdure charmante, le terrain ferme, le gibier en abondance, et les oiseaux, dont le nombre et la variété sont infinis, y forment les plus mélodieux concerts. « Nous remarquâmes, dit Raleigh, des fils d’or et d’argent dans les pierres ; mais, n’ayant que nos mains et nos épées, nous ne pûmes en vérifier parfaitement la nature. Cependant nous en aperçûmes quelques-unes que je fis examiner dans la suite. Un Espagnol de Caracas me les nomma dans sa langue madre del oro, or mère, ou matrice d’or, et m’assura qu’il devait se trouver une mine au-dessous. On ne me soupçonnera point de m’être trompé moi-même, ou de vouloir tromper ma patrie par de fausses imaginations. Quel motif aurait pu me faire entreprendre un si pénible voyage, si je n’avais été sûr qu’il n’y a point sous le soleil de pays aussi riche que la Guiane ? Whidon, et Milechap, notre chirurgien, m’apportèrent pour fruit de leurs recherches quelques pierres fort semblables au saphir. Je les fis voir à divers Orinoccoponis, qui me vantèrent une montagne où il s’en trouvait en abondance. J’en ignore la nature et la valeur ; mais je n’en puis avoir qu’une haute opinion ; et je suis sûr du moins que ce canton ressemble à ceux dont on tire les plus précieuses pierres, et qu’il est à peu près à la même hauteur. »

À gauche de la rivière, on trouve les Iraouaquaris, ennemis irréconciliables des Éporémérios. Elle prend sa source dans le lac Cas-