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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/367

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d’en rapporter toutes les circonstances ; mais son récit demande plus d’attention lorsqu’il vante la connaissance que ces barbares ont d’un grand nombre de simples, « avec lesquelles ils font des cures admirables. Ils ont des racines qui guérissent les plaies les plus empoisonnées, et qui ont la force d’en tirer les flèches rompues. » Nos médecins d’Europe ne font pas des cures si merveilleuses ; mais ils ne sont pas lion plus assujettis à de si rudes épreuves. Il est vrai qu’ils n’ont pas le pouvoir d’évoquer les puissances de l’enfer ; c’est là sans doute le privilége que l’on achète si cher chez les sauvages de Cayenne. Il ne semble que trop nécessaire d’être martyr pour devenir médecin ; mais il ne peut pas en coûter trop cher pour devenir sorcier.

Les principales rivières de cette colonie sont le Maroni, le Mana, le Sinamary, le Courou, le Cayenne, l’Oyac, l’Aprouague, l’Oyapok : quelques-uns de ces fleuves communiquent entre eux par des branches qui traversent les savanes noyées ; le pays est aussi arrosé par une infinité de petites rivières.

Leur grand nombre, et les forêts immenses qui couvrent encore l’intérieur diminuent l’intensité de la chaleur. Le thermomètre de Réaumur s’élève à 28o dans la saison sèche, et à 24 dans la pluvieuse ; car dans ce pays il n’y a que deux saisons, celle des pluies, nommée hiver ; celle de la sécheresse, qui est l’été. La première règne surtout dans les mois