Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À l’ouest du Paraguay et du Chaco s’étend le Tucuman, dont la partie septentrionale est occupée par des branches de la cordillière des Andes ; ce qui en rend le climat très-froid. Le reste n’est qu’une vaste plaine, ou plutôt une suite de plateaux ; car plusieurs rivières n’y trouvant pas de débouchés, y forment des lacs sans écoulement. Ses deux principales rivières sont le Rio-Salado, qui se réunit au Parana, et le Rio-Dolce, qui se perd dans la lagune de Porangos. La vallée de Palvipas, qui s’étend entre deux branches des Andes, renferme une rivière considérable, qui s’écoule dans un lac ; toutes les rivières de la province de Cordoue, à l’exception d’une seule, s’écoulent dans les sables ; l’eau de la plupart est saumâtre.

Quoique le Tucuman eût été uni à l’empire des incas, il n’avait pas été soumis par leurs armes ; c’était volontairement qu’il avait demandé à faire partie des provinces de l’empire. Les Espagnols, après avoir achevé la conquête du Pérou, passèrent à celle du Tucuman en 1549. Nugnez de Prado, chargé de cette entreprise par le président de la Guasca, y trouva peu de difficultés de la part d’un peuple naturellement docile. Il y bâtit plusieurs villes.

Les principales sont San-Felipe ou Salta de Tucuman, résidence du gouverneur, qui est située dans une vallée très-fertile. On y tient tous les ans, dans les mois de février et de mars, une foire où il se vend une quantité