Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/63

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sans comparer entre elles ces observations ; de sorte qu’il est résulté de cette marche de la confusion et des répétitions sans nombre. Les descriptions faites naïvement par un voyageur, lors même qu’elles ne sont pas exactes, se lisent avec un certain plaisir, quand elles se lient au récit de ses aventures ; mais, détachées de sa relation, elles n’offrent plus le même intérêt, parce qu’on ne s’aperçoit plus que de leurs défauts, dont le moindre est une excessive prolixité. Il a donc paru plus convenable, tant pour l’instruction que pour l’agrément du lecteur, de réunir sous un seul point de vue les différentes productions de la nature, disposées d’après les zones dans lesquelles elles croissent, et de décrire les plus importantes.

La température d’un pays est déterminée autant par son élévation du sol au-dessus de la mer que par sa distance de l’équateur. Ainsi, même dans les régions situées entre les tropiques, suivant qu’une contrée est plus ou moins élevée au-dessus de l’Océan, son climat est plus froid ou plus chaud : et la différence de niveau y produit trois zones de température bien tranchées : la chaude, la tempérée, et la froide.

C’est dans la zone chaude que croissent les palmiers et les bananiers, le manioc, la canne à sucre, le piment, l’indigo, l’aguacatier, l’ananas, le cacaoyer, le goyavier, le cotonier, le tamarinier, et d’autres végétaux non moins remarquables, ainsi que beaucoup d’arbres